Des milliards d’insectes s’écrasent contre les éoliennes !…

Ce texte est une traduction d’un article paru dans le journal « De Telegraaf » aux Pays Bas. On parle beaucoup du massacre des oiseaux mais on oublie celui des insectes … qui font aussi partie de la biodiversité !…

Bonne lecture…

Des milliards d’insectes s’écrasent contre les éoliennes.

Par Edwin TIMMER

AMSTERDAM – On ne parle jamais des éoliennes quand on discute à propos du déclin des populations d’insectes. Pour la première fois, une étude allemande a calculé combien de créatures volantes viennent s’écraser dans les parcs éoliens. Ainsi que le conclue le chercheur Franz TRIEB, les résultats sont inquiétants. Selon lui, les éoliennes tuent des milliards d’insectes chaque année. C’est la première fois qu’un lien est établi entre les éoliennes et le déclin des populations d’insectes.

Chaque année, 24 000 tonnes d’insectes volent le long des pales de plus de 31 000 éoliennes allemandes. Chaque année, 1200 tonnes de papillons et autres insectes volants restent fixés sur les lames, tels des résidus. Ce qui correspond environ à 5 ou 6 milliards d’insectes par jour entre avril et octobre, dit Franz TRIEB, qui travaille pour le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) de Stuttgart.

L’étude explique que de nombreuses espèces d’insectes utilisent des courants d’air élevés pour migrer. La montée en puissance de l’énergie éolienne en Allemagne (56 gigawatts en 2017) entraîne donc un déclin rapide de la population des insectes. Ainsi que le formule Franz TRIEB : « Nous ne disons pas que seules les éoliennes sont responsables, mais il faut approfondir la question ». Réduire ces pertes d’insectes est également un défi pour l’allemand Energiewende.

On savait que les éoliennes représentent un risque pour le oiseaux migrateurs et les chauves-souris. On sait aussi que les insectes broyés laissent une trace sur les pales des rotors et gênent à l’efficacité des éoliennes nous dit Franz TRIEB. « Cela a même conduit à la création d’un secteur entier d’entreprises de nettoyage dans les parcs éoliens, mais l’effet des collisions sur la chaîne alimentaire ou les populations d’espèces ont été ignorés jusqu’à présent ».

Depuis des années, les scientifiques nous alertent sur la disparition du nombre d’insectes. Des recherches menées par l’université Radboud en collaboration avec des collègues allemands ont conclu en 2017 que la biomasse totale des insectes volants avait diminué de plus de 75% depuis 1989. Selon Arnold Van VLIET, de l’université de Wageningen, les principales causes de la « crise de la biodiversité » sont généralement « le poison agricole » (les insecticides, désherbants, etc.) et l’urbanisation galopante.

Pourtant, personne aux Pays Bas n’a encore établi de lien entre les éoliennes et le déclin des insectes. « C’est nouveau pour moi », dit Arnold Van VLIET. En 2011, il a organisé son propre comptage du nombre d’insectes qui meurent sur les plaques d’immatriculation et les pare-brise des voitures : 133 milliards d’insectes par mois. « J’ai du mal à estimer le degré de responsabilité de ces éoliennes, il faut mettre les choses en perspective ».

« Il est important d’enquêter plus avant ».

Dans le monde agricole, l’étude allemande est considérée avec beaucoup d’intérêt. « Il est toujours très facile de pointer du doigt les agriculteurs. Mais nous ne savons toujours pas grand chose sur la biodiversité, pas même sur l’effet des blattes, par exemple » explique Ben HAARMAN, agriculteur de Raalte et directeur de LTO-Nederland.

Il y a maintenant une coopération aux Pays Bas. En décembre, les agriculteurs, le gouvernement et les ONG ont présenté le plan Delta pour la biodiversité afin de trouver ensemble des moyens d’améliorer les conditions de la population des insectes. Ces nouvelles connaissances seront certainement très utiles…

Voici l’original de l’article en question


VIAPL