Projet de la queue d’âne

Le projet de la queue d’âne est un projet initialisé en 2015 par le groupe allemand Abowind qui cherche à installer des aérogénérateurs géants sur les communes de Saint-Saud-Lacoussière et Saint-Jory-de-Chalais en bordure de la commune de Miallet.

Ce projet se situe à l’intérieur du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin.

Le promoteur éolien, Abowind, diffuse depuis 2015 un certain nombre d’informations techniques et environnementales sur le projet avec l’aide d’agence de communication spécialisée en acceptabilité de projet, sous-entendu que le projet n’est pas naturellement acceptable. Il occulte un certain nombre de points qui méritent d’être pris en considération pour comprendre ce qui se cache derrière ce projet.

Au travers d’une série de questions / réponses, VIAPL s’efforce de rendre ce projet plus transparent et plus compréhensible par tous, notamment par les habitants du territoire. Les réponses ci-dessous sont le fruit d’un travail bénévole mais sérieux pour essayer de comprendre véritablement les impacts de ces projets qui dépassent tout simplement l’échelle de la nature.

Pourquoi vouloir installer des aérogénérateurs dans un territoire peu venté ?

La Dordogne fait partie des régions où le vent n’est pas très présent et surtout où le vent n’est pas très constant.

Les derniers rapports du GIEC expliquent également que le réchauffement climatique va entraîner une baisse générale du niveau moyen des vents et une augmentation des épisodes traumatiques de type tempête, cyclone,… Autant d’éléments qui militent pour une certaine prudence vis-à-vis de l’avenir de l’éolien.

Et pourtant, les promoteurs éoliens veulent à tout prix s’installer ici… POURQUOI ?

En réalité, les projets éoliens sont très rentables (La rentabilité est de l’ordre de 8%) car l’état s’est engagé à racheter toute l’électricité produite par les éoliennes même si on a pas besoin et à un prix, au moins, deux fois plus élevé que prix du marché… Dans ces conditions ultra favorables, même si la production énergétique n’est pas optimale dans notre région, cela reste très rentable d’un point de vue économique et l’aspect financier est le moteur des promoteurs éoliens, bien avant l’aspect écologique.

Quelle est la position du conseil scientifique et du conseil d’orientation et de développement du Parc National Régional Périgord-Limousin ?

Le premier conseil représente la vision scientifique du Parc et le second émane de la société civile au sein du PNR.

Les deux conseils ont prononcé sans ambiguïté des avis défavorables pour le projet de la queue d’âne.

VIAPL vous invité à consulter ces deux avis disponibles ci-dessous :

Ce projet est-il compatible avec la charte du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin ?

Pour mémoire, la charte du PNR s’articule autour de 5 axes :

  • Axe 1 : Améliorer la qualité de l’eau
  • Axe 2 : Préserver la biodiversité
  • Axe 3 : Favoriser la valorisation des ressources locales
  • Axe 4 : Lutter contre le réchauffement climatique
  • Axe 5 : Dynamiser l’identité et les liens sociaux

Selon nous, ce projet n’est pas compatible avec l’axe 2 car les impacts environnemetaux sont importants et dénoncés par de nombreuses associations locales. Il n’est pas compatible également avec l’axe 5 car il apporte sur le territoire des tensions et de la zizanie…

Quelles sont les espèces animales menacées par ce projet éolien ?

Le groupe Abowind gère à minimiser par tous les moyens les impacts du projet sur la biodiversité locale. Heureusement, comme il s’agit d’un projet reconnu pour avoir des impacts environnementaux, la loi l’oblige à faire une DEMANDE DE DÉROGATION POUR LA DESTRUCTION, L’ALTÉRATION, OU LA DÉGRADATION DE SITES DE REPRODUCTION OU D’AIRES DE REPOS D’ANIMAUX D’ESPÈCES ANIMALES PROTÉGÉES.

Grâce à cette demande obligatoire que le promoteur a longtemps chercher à dissimuler, nous savons que 77 espèces protégées sont impactées par le projet. A l’heure de la 6e extinction des espèces, nous ne comprenons pas qu’un groupe industriel puisse demander une dérogation pour continuer à détruire des espèces protégées.

Vous pouvez consulter la demande du groupe allemand Abowind ci-dessous :

Quelle la distance réglementaire vis-à-vis des habitations et est-elle respectée ?

La distance réglementaire minimum est de 500 m par rapport à une habitation. A noter que cette distance a été instaurée à une époque où les éoliennes ne dépassait pas les 120m… Depuis, malgré plusieurs propositions d’amendements pour la distance de sécurité soit proportionnelle à la hauteur, ce que tout le monde comprendrait, la loi n’a pas changé. Le lobby du grand éolien est très présent et surveille de près les questions réglementaires pour qu’elles lui soient favorables.

Dans le cas du projet de la queue d’âne, l’aire d’étude immédiate frôle à plusieurs reprises les 500m. Ces 4 éoliennes sont vraiment placées au cordeau pour respecter les contraintes réglementaires avec la plus faible marge possible.

Peut-on installer une éolienne au milieu d’une forêt ?

Malheureusement, il semble que oui même si les experts considèrent la forêt comme une zone sensible et qu’il est déconseillé de le faire en raison des problèmes environnementaux et des risques incendie… Les citoyens connaissent une réglementation de plus en plus stricte vis-à-vis du risque incendie mais pourtant, on autorise une installation industrielle non dénuée de risque à s’installer en pleine forêt… Où est la cohérence ?

Le projet de la queue d’âne est-il un projet de territoire ?

Il nous semble que ce projet n’est pas un projet de territoire pour les raisons suivantes :

  • Aucune véritable concertation n’a eu lieu en amont du projet.
  • Sur les trois communes les plus concernées, le conseil municipal de Miallet a voté contre, celui de Saint-Saud-Lacoussière s’est déclaré incompétent et seul, celui de Saint-Jory se serait prononcé pour.
  • Le conseil départemental a voté une motion contre l’éolien industriel.
  • Le député de la circonscription a signalé publiquement son opposition a projet.
  • Plusieurs communes du Parc ont pris des délibérations contre les projets de grands éoliens
  • Le PNR Périgord-Limousin lui même est déchiré avec des désaccords profonds entre les élus et entre les techniciens du Parc.

Bref, ce projet n’est pas fait avec les habitants et il nous semble qu’il sert avant tout les intérêts financiers du groupe allemand Abowind.

Est-ce que les éoliennes vont être visibles la nuit ?

Oui, vous pouvez dire adieu à nos beaux ciels étoilés lion de la pollution lumineuse. Les éoliennes seront éclairées de lumières blanches clignotantes le jour et de lumières rouges la nuit… Tout cela à 200m de haut pour être sûr de parasiter le territoire sur plus de 10 kms alentours.

Est-ce que des zones de compensation sont prévues vis-à-vis des impacts environnementaux ?

Oui, des zones de compensation sont en effet prévues. En ce qui nous concerne, nous avons du mal à comprendre cette idée qu’on puisse compenser les dégâts environnementaux produit à un certain endroit du territoire par des aménagements réalisés ailleurs.

Dans le cas de la queue d’âne, la zone de compensation se trouve à 33kms du site éolien et nous nous demandons bien comment Abowind va expliquer aux oiseaux et chauves-souris concernées qu’elles doivent déménager à 33kms… C’est d’autant plus scandaleux que la zone de compensation est à proximité d’un projet photovoltaïque qui va également générer des problèmes environnementaux nécessitant des compensations…

VIAPL