AVEC LES ÉOLIENNES, LES VACHES MEURENT ET LES HUMAINS SONT MALADES !…

Depuis le temps qu’on le dit !… Ca commence enfin à se savoir…Et devinez qui l’on retrouve dans les parages…Patrick Bessière… le PDG d’Abo Wind !…qui, bien sûr, fait tout pour exclure la responsabilité du « parc » éolien…

Une « ferme » éolienne qui fait mourir les vaches, ça c’est « vachement » écolo !…

Un article du 25-03-2019 de Thibault DUMAS (de Médiacités).

Bonne lecture…

Depuis l’ouverture du parc éolien de Nozay, les vaches meurent et les humains sont malades

25 mars 2019 / Thibault Dumas (Mediacités)

Depuis l'ouverture du parc éolien de Nozay, les vaches meurent et les humains sont malades

Des animaux qui meurent, des hommes malades, deux agriculteurs au bord de l’asphyxie financière… Depuis l’implantation d’un parc éolien en 2012 à Nozay, entre Nantes et Rennes, les services de l’État sont désemparés face à des effets secondaires aussi alarmants qu’inexpliqués. Une situation qui préoccupe jusqu’au ministère de la Transition écologique.

  • Nozay (Loire-Atlantique), reportage

Dans un vrombissement régulier, les pales des éoliennes fendent l’air, une centaine de mètres en surplomb des pâturages. Le vent d’ouest souffle et le ciel s’anime en ce mercredi d’hiver, aux alentours de Nozay (Loire-Atlantique), en bordure de la N137, qui relie Nantes à Rennes. Au pied des huit turbines qui tournent à pleine vitesse, les arrêtés préfectoraux s’amoncellent, cloués sur des poteaux en bois. «  C’est sûr que notre histoire, c’est une histoire de fous  », soupire, en regardant droit dans les yeux, un agriculteur du coin. Du côté de la préfecture de la Loire-Atlantique, on concède, par la voix de son secrétaire général, Serge Boulanger, «  [qu’]on est devant une situation atypique, pour laquelle on se doit de trouver des explications  ».

Cette «  histoire de fous  » affecterait aujourd’hui des dizaines d’habitants de quatre communes voisines (Nozay, Abbaretz, Puceul, Saffré) et frappe surtout durement deux exploitations agricoles [1], installées autour des éoliennes. «  On va crever dans tous les sens du terme, financièrement ou au niveau de notre santé  », s’alarme l’éleveuse Céline Bouvet, 44 ans, aussi déterminée qu’épuisée par cinq années d’un combat kafkaïen mené au côté de son homologue Didier Potiron, 50 ans. Aucun des deux ne se décrit pourtant comme « anti-éolien ». Ils ont même décliné toutes les offres de service de collectifs d’opposants

«  La coïncidence chronologique avec les travaux de construction puis la mise en route de l’éolienne est suffisamment troublante pour justifier des investigations complémentaires » 

Tout débute fin 2009 quand l’entreprise toulousaine ABO Wind vend aux deux exploitants un projet (ancien) de champ éolien, exploité par KGAL, un énorme fonds d’investissements allemand, qui en possède une soixantaine. L’argumentaire est tentant : «  Ça sera tout bénéfice pour vous.  » La promesse  ? Respectivement 2.000 et 4.000 euros annuels pour le fonctionnement d’une partie du parc éolien des Quatre Seigneurs, dont les travaux démarrent fin 2012 pour une mise en route en juin 2013. Le début des ennuis pour ces deux exploitants du cru qui ont repris des fermes familiales.

«  Chez nous, raconte Céline Bouvet, cela a commencé par des problèmes de mammites [inflammation de la mamelle des vaches]. On est obligé de jeter le lait, car il est rempli de caille et de grumeaux. Après, ça a été l’explosion : les vaches refusent parfois de monter dans les salles de traite, ou font demi-tour à l’approche des éoliennes, comme s’il y avait une barrière électrique invisible. Au niveau fécondité, c’est aussi devenu une catastrophe  », dit-elle, dans une étable, au milieu de sa trentaine de vaches laitières.

Les nombreux arrêtés préfectoraux affichés à proximité des éoliennes

La synthèse de la dizaine d’expertises réalisées dans le cadre du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole) confirme le tout, au printemps 2015. «  La coïncidence chronologique avec les travaux de construction puis la mise en route de l’éolienne est suffisamment troublante pour justifier des investigations complémentaires (…) Elles sont absolument indispensables pour essayer de comprendre ce qui se passe dans ces élevages  », conclut son auteure, la professeure émérite Arlette Laval de l’Oniris (École vétérinaire de Nantes), pourtant sceptique au départ. Une alerte que l’on retrouve quasiment mot pour mot dans les longs rapports vétérinaires et médicaux concernant les deux exploitations, dont les équipements ont été définitivement mis hors de cause par les experts.

Dans une ferme voisine du parc éolien des Quatre Seigneurs.

Sur celle de Didier Potiron, où pâturent près de 75 bêtes, la perte financière a été évaluée par un cabinet indépendant à 93.000 euros sur une seule année. Un montant énorme pour une entreprise agricole qui affiche 300.000 euros de chiffre d’affaires. En cause  : la surmortalité des vaches, notamment les plus jeunes, avec une cinquantaine de décès par an. «  Il faut une gestion extrêmement rigoureuse pour arriver à s’en sortir. On fait zéro investissement, on est toujours à la limite. C’est révoltant, parce que, depuis le début, on est transparents et au bout de six ans, on en est toujours au stade des expertises. Pour moi, le dossier a été bâclé par les services de l’État  », dit-il. Cette accumulation de problèmes a poussé les deux agriculteurs — et une dizaine de riverains, nous y reviendrons — à déposer plainte contre la ferme éolienne des Quatre Seigneurs dès l’été 2014 puis, à nouveau, en 2017. Tout en privilégiant le dialogue et la collaboration. Pour l’instant…

«  Pour le moment, sur le plan scientifique, ces études n’ont pas permis de faire le lien entre le parc éolien et les symptômes constatés chez l’être humain et l’animal » 

Selon notre décompte, pas moins de 20 études [2] de tous ordres ont déjà été réalisées sur place. « C’est le parc éolien le plus étudié en France », glisse Patrick Bessière, PDG d’Abo Wind, qui reconnait que « la discussion avec les exploitants n’est pas toujours sereine ». Un géobiologue, décontenancé, est venu des dizaines de fois. Un haut-fonctionnaire de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, qui chapeaute l’éolien) a, lui, eu beaucoup de mal à cacher son irritation devant ces problèmes inexpliqués. «  Pour le moment, sur le plan scientifique, ces études n’ont pas permis de faire le lien entre le parc éolien et les symptômes constatés chez l’être humain et l’animal, note Serge Boulanger, le numéro 2 de la préfecture de Loire-Atlantique. Ça ne veut pas dire qu’il y en a pas, mais ça ne veut pas dire qu’il y en a un. On se doit de continuer à explorer les choses.  » La piste de la relocalisation des exploitations n’est néanmoins plus tabou. Dans un courrier que nous nous sommes procuré, la préfecture écrit qu’elle y travaille avec la chambre d’agriculture du département. 

Le parc éolien des Quatre Seigneurs.

Conséquence d’un arrêté préfectoral pris en urgence l’été dernier, une inédite campagne de tests a débuté mi-janvier, sous l’égide d’Oniris et de cabinets spécialisés. «  On met l’ensemble du parc à l’arrêt, puis on va rebrancher les éoliennes une par une pour voir si cela a un effet sur le comportement animal et les êtres humains, explique Serge Boulanger. Cela n’avait jamais été fait jusqu’ici.  » La perte liée à l’arrêt du parc se fait sans compensation [3] pour l’exploitant, KGAL, et les tests sont financés à hauteur de 25.000 euros par une enveloppe publique du ministère de l’Écologie, une première — jusqu’ici, constructeur et exploitant privés réglaient la facture, alimentant des soupçons de partialité des études. 

Car, l’affaire a pris une tournure politique. «  L’été dernier, une vache pissait le sang, morte au pied d’une éolienne. C’était le quatrième décès dans la journée  », raconte un agriculteur. Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, est alerté par le parlementaire La République en marche (LREM) (ex-PS) de la circonscription, Yves Daniel, lui-même issu du monde agricole. «  Au nom de l’application du principe de précaution dans l’éolien pour lequel je me bats depuis des années  » [il avait posé une question écrite sur le sujet dès l’automne 2014], explique ce dernier, qui souhaite néanmoins rester discret sur ce «  dossier sensible   ».

Dans la foulée d’un entretien informel avec le parlementaire, le ministère de l’Écologie prend les choses en main depuis Paris. Il est vrai que, localement, les maires des communes concernées préfèrent ne pas évoquer l’affaire. La communauté de communes de la Région de Nozay compte deux parcs éoliens et d’autres projets attendent dans les cartons. Quant à celui des Quatre Seigneurs, il rapporte à lui seul pas loin de 84.000 euros par an à la collectivité, dont les élus n’ont jamais donné suite à nos demandes d’interview.

Pourtant, le temps presse. Outre les animaux, les riverains se plaignent aussi de «  troubles du sommeil importants  », ce qui a conduit une dizaine d’entre eux à se joindre au combat des exploitants. À l’image de Renate, une retraitée franco-allemande venue s’installer ici il y a 30 ans  : «  C’est simple, je me réveille toutes les nuits à deux heures du matin sans pouvoir me rendormir. Et quand je dors ailleurs, tout va bien.  » Un témoignage recoupé par de nombreux autres que nous avons recueillis.

«  Si, par bonheur, on trouvait de quoi ça provient… » 

Certaines pathologies sont encore plus préoccupantes  : kyste qui ne se résorbe pas chez un adolescent, cancer qui s’accélère chez un riverain, crises d’épilepsie, inflammations musculaires, etc. La fatigue ou l’anxiété fragilisent-elles les corps ? Ou s’agit-il d’un effet nocebo (l’inverse de l’effet placebo) ? «  Quand vous allez aux urgences, on vous dit que le problème, c’est vous  », dit une habitante. En attendant, les boîtes de médicaments s’accumulent dans les cuisines et les placards des riverains des éoliennes, qui réclament depuis plusieurs années une étude des effets sur la santé humaine. «  Quelque chose se fera dans les mois à venir sous l’égide de l’Agence régionale de santé (ARS)  », annonce-t-on du côté de la préfecture, sans plus de précisions sur un calendrier ou sur un périmètre.

En attendant, les autorités butent sur la question que tout le monde se pose  : d’où vient le problème avec ces éoliennes  ? Si le mouvement des pales fait l’objet d’un certain nombre de travaux — et aussi de fantasmes —, c’est le champ électromagnétique généré par les câbles de 20.000 volts enterrés pour raccorder les huit éoliennes au réseau EDF qui concentre les investigations. Surtout que les sols humides des environs de Nozay sont drainés par des rivières souterraines  : une importante quantité d’eau a été pompée pendant les travaux d’installation.

Le parc éolien des Quatre Seigneurs.

Cette hypothèse est défendue par Allain Lamy, 71 ans, ancien cadre d’EDF  : «  Des bactéries dites magnétotactiques s’en serviraient pour proliférer dans l’ensilage des fermes [l’alimentation des animaux], dont la température est déjà montée 20 °C au-dessus de la température ambiante. Pour en avoir le cœur net, il faudrait pousser de vraies investigations sur le sujet  », ajoute ce Nantais qui soutient depuis trois ans les exploitants du parc éolien des Quatre Seigneurs.

Serge Boulanger, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique, le reconnaît  : «  Il y a une particularité dans ce parc éolien : chaque éolienne est reliée aux autres par un câble en cuivre. On appelle ça une liaison équipotentielle, pour une mise à la terre commune, alors que, sur d’autres parcs, on a une mise à la terre par éolienne. Mais, il peut y avoir aussi, sans liens avec l’éolien, l’influence d’un faisceau radar aéronautique, la proximité d’une ligne à haute tension, etc.  »

Si l’exploitant allemand KGAL n’a jamais répondu à nos sollicitations et semble ralentir toutes les procédures, le fabricant du parc, la société toulousaine Abo Wind, s’explique, elle, par courriel [4]  : «  Nous avons toujours porté une attention particulière aux problèmes évoqués par les riverains. Ceci est toujours le cas durant la phase de développement, mais également durant la phase post-implantation. Ce n’est pas pour autant que le parc éolien n’est pas conforme aux normes et réglementations en vigueur…  » 

Une fin de non-recevoir qui ne satisfait évidemment personne. Tandis que les investigations se poursuivent, la FNSEA 44 et les Jeunes Agriculteurs 44, qui suivent l’affaire de près, ont monté un groupe de travail pour recenser les problèmes inexpliqués et élaborer une charte d’implantation des éoliennes. En regardant leurs pales tourner, l’éleveuse Céline Bouvet ne peut retenir un soupir  : «  Si, par bonheur, on trouvait de quoi ça provient… Mais il y a tellement d’enjeux financiers. À côté, nous, on est des merdes.  »



[1] Un troisième exploitant agricole connaît depuis 2012 des problèmes analogues. Craignant une mauvaise publicité qui pourrait aggraver ses difficultés financières, il n’a lancé aucune démarche et ne souhaite pas s’exprimer publiquement. Une quatrième exploitation, qui a acquis récemment des terres au pied du parc éolien pourrait également être concernée.

[2] Outre les rapports des vétérinaires locaux et ceux de l’École vétérinaire de Nantes, on peut citer celui du cabinet spécialisé dans les énergies renouvelables 8.2. Les cabinets, Aemc, Cetim, Consultelec, Emitech ou encore Dekra sont intervenus pour ce qui concerne les mesures magnétiques ou électriques, Cerema pour l’impact sonore, Sixense Environnement pour les vibrations. L’audit technique et financier a été réalisé par le cabinet Aexpertis. Sans oublier les services de l’État, Dreal, DDTM, les organismes agricoles ou encore les géobiologues…

[3] La SAS Ferme éolienne de Nozay affiche, à la lecture des derniers comptes disponibles (septembre 2017), 1 million d’euros de perte. Rien d’inhabituel, puisque les spécialistes de l’énergie verte estiment qu’un parc éolien devient rentable au bout d’une dizaine d’années en moyenne. De son côté, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) évalue à vingt ans environ la durée de fonctionnement totale d’un parc éolien. Les turbines de Nozay tournent depuis six ans…

[4] Joint au téléphone le PDG d’Abo Wind, Patrick Bessière, complète et envisage plusieurs hypothèses pouvant exclure la responsabilité du parc éolien. « Un mât GSM a été monté au même moment que le parc et il y a aussi la proximité de la ligne de tram-train Nantes-Châteaubriant [inaugurée en 2014, à 6 kilomètres du parc]. Ça n’a pas fait l’objet d’investigations pour l’instant ».


Photos : Thibault Dumas/Mediacités
. chapô : une ferme voisine du parc éolien des Quatre Seigneurs.

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UNE AUTRE INFO SIMILAIRE !… ÉTONNANT NON !!!…

Courant électrique. D’autres vaches victimes en Loire-Atlantique ?

 Publié le 24 mars 2019 à 17h04  2VOIR LES COMMENTAIRES image: https://www.letelegramme.fr/images/2019/03/24/photo-claude-prigent_4481934_540x273p.jpg?v=1

PHOTO CLAUDE PRIGENT

PHOTO CLAUDE PRIGENT (Claude Prigent/Le Telegramme)

En Loire-Atlantique, plusieurs exploitants se plaignent d’un taux de mortalité anormalement élevé de leurs bêtes installées près d’un champ d’éoliennes. Une histoire qui rappelle celle d’agriculteurs du Centre-Bretagne.

En milieu de semaine, deux agriculteurs du Centre-Bretagne témoignaient dans nos colonnes. Patrick Le Néchet, éleveur de Querrien (22), racontait comment il avait perdu 120 vaches en 5 ans. Stéphane Le Béchec, installé à 30 kilomètres de là, du côté d’Allineuc, revenait sur la mort de 170 de ses vaches en 3 ans. Pour les deux hommes, très peu de doute, le courant électrique anormalement élevé qui circule dans leurs champs serait à l’origine de cette hécatombe. Stéphane Le Béchec croit même avoir identifié une partie du problème : des panneaux photovoltaïques installés à proximité.

Nouvelle série de tests

Ce dimanche, France 3 Pays de la Loire relate une histoire similaire. Dans la région de Nozay, dans le nord de la Loire-Atlantique, plusieurs exploitants rencontrent des problèmes depuis l’installation d’un champ éolien en 2012. Production de lait en baisse, mortalité anormale du bétail… La préfecture de Loire-Atlantique a décidé, selon France 3, de lancer une nouvelle série de tests sur le fonctionnement des éoliennes.
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/bretagne/courant-electrique-d-autres-vaches-victimes-en-loire-atlantique-24-03-2019-12240671.php#uJx4wlzTC2D8GUGo.99









CACHEZ CE CHARBON QUE NOUS NE SAURIONS VOIR …

Un excellent article de Bernard DURAND et Jean-Pierre RIOU tiré de European Scientist.

Bonne lecture…

– Énergie –

Cachez ce charbon que nous ne saurions voir

De Bernard Durand Jean-Pierre Riou03.04.2019

Cachez ce charbon que nous ne saurions voir

Le principal souci des grandes organisations non gouvernementales (ONG) de défense de l’environnement est, nous disent-elles haut et fort, de faire face à l’urgence climatique. Depuis des années, elles militent, soi-disant dans ce but, pour le développement rapide dans notre pays de centrales éoliennes et photovoltaïques, et la fermeture immédiate de nos centrales nucléaires. Leur idole est l’Allemagne, qui a construit maintenant une puissance de plus de 100 GW de centrales éoliennes et photovoltaïques[1], et aura fermé toutes ses centrales nucléaires d’ici 2022.

 Eolien + solaire – nucléaire = + de charbon et/ou de gaz

Mais, du fait de l’intermittence et du caractère fatal et non pilotable de l’éolien et du photovoltaïque, l’Allemagne a dû impérativement conserver l’intégralité de la puissance de ses centrales pilotables. Cela pour pouvoir faire face aux périodes sans vent et sans soleil en période de forte consommation, ce qui arrive plusieurs fois chaque hiver en même temps dans l’Europe Occidentale toute entière[2]. Elle a donc dû compenser la puissance électrique perdue par la fermeture de ses centrales nucléaires, par l’augmentation de celle de ses centrales à gaz et (un peu) à biomasse, tout en conservant ses centrales à charbon.

Le gouvernement français a semble-t-il décidé de céder aux injonctions de ces ONG, puisqu’il suit actuellement l’exemple de l’Allemagne. La France a déjà construit environ 23 GW d’éolien et de photovoltaïque, mais encore préservé sa puissance de nucléaire. Elle veut maintenant la diminuer. Mais elle veut aussi fermer ses quelques centrales à charbon (3 GW de puissance totale). Il lui faudra alors compter de plus en plus sur des centrales à gaz à cycles combinés (CGCC) comme centrales pilotables et, comme elle n’en a pas beaucoup actuellement (environ 6 GW seulement de puissance totale), en construire de nouvelles. Elle dispose aussi d’environ 3 GW de centrales à cogénération chaleur-électricité !

Les émissions de CO2 de l’électricité sont bien plus faibles en France qu’en Allemagne !

Mais quels ont été jusqu’à présent les effets de la politique allemande sur les émissions de CO2 de sa production d’électricité, et donc sa réponse à l’urgence climatique, et comment ses émissions se comparent-elles jusqu’ici à celles de la France ?

L’Agence Européenne de l’Environnement estime régulièrement les quantités de CO2 dues à la production d’électricité des pays européens[3]. De 1990 à 2016, dernière année documentée, les émissions de l’Allemagne ont été au total d’environ 9 milliards de tonnes et celles de la France de 1,5 milliard. Cela est dû bien sûr à l’usage très important sur cette période des combustibles fossiles, charbon surtout, en Allemagne par rapport à la France, laquelle est mieux dotée en hydroélectricité et a développé le nucléaire jusqu’à lui faire produire environ 75% de son électricité. Si l’on rapporte ces valeurs au kWh produit, on constate que l’Allemagne a envoyé de ce fait en moyenne pendant cette période environ 550g de CO2 par kWh dans l’atmosphère, contre environ 100g pour la France. Les valeurs pour 2016, selon la même source, sont de 440,8 g pour l’Allemagne et de 58,5g pour la France, ce qui montre que si l’Allemagne a fait des progrès, ceux-ci sont en valeur relative bien moins importants que ceux de la France, malgré un développement spectaculaire de l’éolien et du solaire photovoltaïque en Allemagne.

Pour la France, suivre l’exemple de l’Allemagne est donc, d’un point de vue climatique, un non-sens absolu et une offense à l’esprit de la COP 21. Mais c’est aussi un danger, comme pour l’Allemagne, d’une dépendance exagérée au gaz.

Charbon et gaz provoquent en Europe des morts que le nucléaire évite.

Le problème posé par les centrales à combustibles fossiles allemandes ne se résume pas à celui du climat et à celui de la dépendance au gaz. Ces centrales sont également préjudiciables à la santé publique, non seulement en Allemagne, mais ailleurs en Europe du fait de la pollution atmosphérique qu’elles entraînent dans les pays voisins. Une étude sur cette question[6], commanditée par des ONG environnementales, fait état d’environ 23 000 morts prématurées en 2013 en Europe rien que du fait des grosses centrales à charbon, dont 4350 dues aux seules centrales à charbon allemande, et 390 dues aux centrales à charbon françaises, soit de 2013 à 2038, à structure de production égale, environ 110 000 morts prématurées à venir dues à l’Allemagne, contre environ 10 000 dues à la France. Cela sans compter la contribution des centrales à fuel et à gaz, qui est loin d’être négligeable, selon une étude des médecins spécialistes Markandya et Wilkinson[7] publiée par la célèbre revue médicale « The Lancet ».

Une étude à laquelle les médias européens ont fait très peu de publicité est celle des climatologues américains Karecha et Hansen[8], qui expliquent, sur la base de l’étude de Markandya et Wilkinson, que le remplacement des centrales à charbon, à fuel et à gaz par des centrales nucléaires aurait évité 1,84 millions de morts prématurées dans le monde entre 1970 et 2010, dont 290 000 en France (et aussi évité l’émission de 64 milliards de tonnes de CO2) !

Pour la santé publique en Europe, la politique allemande de l’électricité n’est donc pas non plus un exemple à suivre pour la France.

La politique allemande a un coût très élevé qui pèse sur les ménages.

Cette politique allemande est-elle au moins avantageuse d’un point de vue financier ? Certes non, puisqu’elle a déjà eu pour résultat de faire pratiquement doubler le prix de l’électricité pour les ménages par rapport aux prix français. Eolien et solaire photovoltaïque, aussi bas que deviennent leurs coûts de production, ne peuvent en effet que faire augmenter les coûts globaux de production du mix électrique. Il y a à cela trois raisons : 1- éolien et solaire photovoltaïque étant intermittents, leur coût d’investissement s’ajoute à celui des centrales pilotables puisque, en l’absence de solution par stockage, ils ne peuvent pas les remplacer 2- le réseau électrique doit être renforcé et développé : des milliers de km de lignes à haute tension sont par exemple construits actuellement en Allemagne, en opposition avec les populations concernées, pour amener l’électricité des éoliennes offshore du Nord aux industries du Sud. 3- Il faut subventionner les indispensables centrales pilotables, dont une partie de la production est remplacée par celle des centrales éoliennes et solaires, ce qui les rend moins rentables, pour qu’elles ne mettent pas la clef sous la porte.

En France, ce prix a d’abord augmenté surtout par le biais d’une taxe, la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), affectée aux deux-tiers à l’éolien et au solaire en compensation de leurs surcoûts par rapport aux prix du marché. De 2009 à 2016, ce prix est devenu proportionnel à sa puissance installée d’éolien et de solaire photovoltaïque par habitant, phénomène que l’on a observé aussi en Allemagne, mais d’une manière générale dans les pays d’Europe Occidentale[9].

Mais depuis 2017 les taxes sur les carburants alimentent dans le budget de l’Etat un Compte d’Affectation Spéciale Transition énergétique (CASTE), dédié pour l’essentiel à l’éolien et au solaire photovoltaïque. Les subventions directes sont donc compensées non plus par des taxes sur l’électricité, mais par des taxes sur les carburants. En même temps les dépenses indirectes, augmentation des coûts de réseaux, subventions aux centrales pilotables… ont été mises à la charge du gestionnaire de réseau et d’EDF. Pour autant la CSPE n’a pas été supprimée. Elle a simplement été plafonnée à 27 euros/MWh TTC. L’augmentation du prix de l’électricité en France va donc maintenant certes moins dépendre de la capacité installée d’éolien et de solaire, mais en contrepartie ceux-ci deviendront responsables d’une partie de l’augmentation des prix des carburants, à laquelle les gilets jaunes ont été extrêmement sensibles.                                                                                                

Rappelons que l’Allemagne aura dépensé pour sa transition énergétique à base d’éolien et de solaire  photovoltaïque plus de 500 milliards d’euros d’ici 2025, et probablement de l’ordre de 1000 milliards d’euros au bout du compte[10]. Cela veut dire que l’Allemagne a déjà consacré en moyenne plus de 25 milliards d’euros par an à cette politique, sans résultats pour le climat. Elle en a fait porter le coût essentiellement sur les ménages. Pourquoi vouloir en faire autant alors que, pour les mêmes raisons, il faut s’attendre à un échec piteux?

L’éolien et le solaire détruiront en France plus d’emplois qu’ils n’en créeront.

Cette politique est-elle au moins créatrice d’emplois ? Sans doute en Allemagne pour les éoliennes, parce qu’elle en fabrique. Mais c’est beaucoup moins vrai du solaire photovoltaïque, car l’Allemagne importe comme tout le monde ses panneaux photovoltaïque de Chine. Quant à la France, elle ne fabrique ni éoliennes ni panneaux photovoltaïques et donc l’argent consacré à ceux-ci sera dépensé en grande partie à l’étranger. Il en résultera globalement une perte d’emplois supérieure à leur création, et un déficit commercial supplémentaire.

ONG environnementales, revenez sur terre !

ONG environnementales, revenez sur terre, et, pour le climat, pour la santé publique, exigez de l’Allemagne qu’elle ferme au plus vite ses centrales à charbon et à gaz, et garde ses centrales nucléaires restantes, plutôt que d’exiger de la France qu’elle ruine ses citoyens et la rende addictive au gaz importé, en développant au forceps l’éolien et le solaire photovoltaïque inutiles, et en fermant ses centrales nucléaires. Exigez également que les sommes mises en pure perte sur l’éolien et le solaire photovoltaïque soient mises sur des actions efficaces de réductions des émissions de CO2 de nos secteurs les plus émetteurs, l’habitat et les transports ! C’est à cela que devrait servir une taxe carbone, et non à financer des éoliennes et des panneaux photovoltaïques qui ne peuvent réduire ces émissions en France. Avec en outre l’avantage de créer des emplois un peu partout en France, au lieu de les créer à l’étranger.

Et défilez pour le climat en Allemagne, et non en France qui est de ce point de vue la plus vertueuse des grandes nations industrialisées.

[1] http://lemontchampot.blogspot.com/2017/03/ubu-chez-les-allemands.html

[2] https://www.sauvonsleclimat.org/fr/presentation/etudes-scientifiques/1963-intermittence-et-foisonnement

[3] https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/daviz/co2-emission-intensity-5#tab-googlechartid_chart_11_filters=%7B%22rowFilters%22%3A%7B%7D%3B%22columnFilters%22%3A%7B%22pre_config_ugeo%22%3A%5B%22European%20Union%20(current%20composition)%22%5D%7D%7D

[4] https://allemagne-energies.com/2019/01/27/allemagne-une-sortie-du-charbon-preconisee-dici-2038/

[5] https://www.sauvonsleclimat.org/fr/presentation/etudes-scientifiques/3667-le-stockage-de-lelectricite-realites-et-perspectives-2

[6] https://env-health.org/IMG/pdf/dark_cloud-full_report_final.pdf

[7] Markandya, A., and Wilkinson(P.), 2007 : https://www.academia.edu/12681524/Electricity generation_and_health

[8] Kharecha, P.A., and J.E. Hansen, 2013: Prevented mortality and greenhouse gas emissions from historical and projected nuclear power. Environ. Sci. Technol., 47, 4889-4895, doi:10.1021/es3051197

[9] https://www.sauvonsleclimat.org/fr/presentation/etudes-scientifiques/3375-electricite-renouvelable-intermittente-europe

[10] https://www.welt.de/wirtschaft/article158668152/Energiewende-kostet-die-Buerger-520-000-000-000-Euro-erstmal.html

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Bernard Durand est géochimiste, ex-directeur de la division géologie-géochimie de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles et ex-directeur de l’Ecole normale supérieure de géologie. Jean-Pierre Riou est chroniqueur indépendant sur l’énergie

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Article de Ludovic GRANGEON du 03-05-2017  (Paru dans « Économie Matin »)

60 000 propriétaires menacés de faillite par les éoliennes

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850 000 euros

Le coût complet du démantèlement d’une éolienne peut grimper à 850 000 euros.

Vous êtes propriétaire et démarché pour une éolienne, ou vous avez signé un bail, ou encore il y a déjà une éolienne sur votre terrain? Alors lisez bien et faites lire ceci à vos enfants, à votre avocat ou à votre notaire…. Si votre commune s’en occupe, n’oubliez pas que vous êtes aussi contribuable… et si vous appréciez l’environnement, préservez le.

Les USA comptent 14 000 éoliennes abandonnées, information dans « AmericanThinker » à l’occasion des désastres environnementaux des gigantesques fermes éoliennes dévastées de Kamaoa,  de Tehachapi, et bien d’autres. Les sociétés qui les possédaient se sont évanouies. Les recherches de responsabilité sont difficiles ou impossibles.  Ce scandale encore peu connu arrive très vite en France car les techniques utilisées sont les mêmes chez nous, puisque ce sont très souvent de mêmes fonds de pension qui possèdent ces éoliennes. Les propriétaires ont loué leurs terrains aux promoteurs éoliens qui leur ont assuré tout prendre en charge et restituer le terrain « en l’état ». Des élus locaux et parfois des fonctionnaires ont aussi « rassuré » ces propriétaires aux côtés des promoteurs. Ils ignorent souvent que les éoliennes sont en fait revendues dès leur mise en service et simplement gérées par les promoteurs. Les promoteurs éoliens constituent  pour chaque projet des sociétés coquilles au capital minimum de quelques milliers d’euros dont les actionnaires changent au fil des années, selon des ramifications infinies en France et à l’étranger y compris dans les paradis fiscaux. La recherche de toute responsabilité en cas de problème risque de ne jamais aboutir. Alors que la finance n’hésite pas à abandonner des entreprises avec du personnel, il est encore plus facile d’abandonner des éoliennes.

Les propriétaires subissent deux énormes menaces qui sont des bombes à retardement sur leur patrimoine et leur situation personnelle. Ils devraient faire relire leur bail par des experts ou des avocats indépendants avant qu’il ne soit trop tard. Les jurisprudences les menacent à chaque instant selon la règle « pollueur-payeur » qui frappe le propriétaire des terrains.

La plupart du temps les contrats de location de terrain signés avec les promoteurs éoliens l’ont été à l’amiable, sans la présence d’un expert indépendant ou d’une association agréée de consommateurs. Il existe d’ailleurs de nombreux doutes sur la légalité de ces opérations par rapport à la législation sur la vente à domicile par des professionnels rappelée par la DGCCRF. De nombreux baux risquent d’être non valables en cas de litige.

Deux menaces importantes les concernent : tout d’abord la défaillance pure et simple de la société avec laquelle ils ont contracté, et donc des provisions de démantèlement qui les couvrent.  Malgré les dispositions légales contraignantes et le Code de Commerce, la plupart de ces sociétés ne publient même pas leurs comptes. De ce fait, il est souvent impossible de vérifier que les provisions légales de démantèlement sont constituées. Plusieurs défaillances sont déjà survenues.L’un des principaux promoteurs éoliens français ne vient il pas de faire l’objet d’une opération financière atypique sur son parc éolien, devenu la propriété majoritaire d’une curieuse banque egyptienne jusqu’ici inconnue en Europe, et tout cela géré depuis l’étranger ?

L’autre menace est dans les socles en béton dont les propriétaires restent à vie responsables

Par un subterfuge, le démantèlement est prévu au ras du sol selon le Décret 2011-985 du 23 aout 2011. Mais cette astuce occulte les obligations bien plus importantes et réelles des articles L162-9 et suivants de la loi n° 2008-757 du 1er août 2008. Or chaque éolienne nécessite 2 à 3000 tonnes de béton souterrain, parfois plus. Ce béton et ses ferrailles sont d’importantes menaces de pollution ou de perturbation du sol et des nappes phréatiques. A la moindre alerte, à la moindre sommation, c’est donc le propriétaire du terrain et non le promoteur éolien, qui sera recherché, par exemple par la police de l’eau, par un syndicat intercommunal, ou par une association de protection de la nature. Et de toutes façons il faudra restituer le site dans son état initial à la fin du bail. Le coût complet de démantèlement d’une éolienne est chiffré par les entreprises spécialisées de 650 à 850 000 €. Les sommes provisionnées, quand elles le sont, ne sont pas de ce niveau. Le coût d’enlèvement de leur socle en béton hautement ferraillé n’est pas inférieur à 250 000 € , et encore s’il n’y a pas de pollution par les huiles des éoliennes. Chaque éolienne contient 600 litres d’huiles industrielles dont plusieurs fuites ont été observées. Il suffit de dix litres d’huile pour polluer le sol en milieu naturel et atteindre un taux critique.

L’éolien a cessé d’être prioritaire dans les énergies renouvelables avec les leçons décevantes de l’expérience sur 10 ans. Désormais les taxes et les aides vont décliner avec la réforme intervenue en Europe et en France à partir de 2017.  Les tarifs de démarrage sont ramenés au niveau du marché, très inférieur, ainsi que vient de le confirmer le 20 avril 2017 une délibération de la Commission de Régulation de l’Energie. Bill Gates a confirmé au Financial Times qu’il doublait à 2 milliards ses investissements dans les énergies renouvelables mais qu’il excluait à présent tout investissement dans l’éolien, non efficace et non rentable. Malgré de gros investissements, son ami Warren Buffett a tout juste retrouvé sa mise dans l’éolien grâce à une défiscalisation massive mais avec un déficit industriel de 35%, et des subventions déjà fortement réduites sous Obama qui n’iront pas mieux avec Trump.

 La Californie ou Hawaï sont envahis d’éoliennes rouillées abandonnées. L’Ecosse, ou l’Allemagne, figurent parmi les premiers pays face au casse-tête d’assumer une quantité très importante de déchets de pales d’éoliennes dans les dix prochaines années, car les pales ont une durée de vie limitée et deviennent cassantes. Les seuls déchets de plastique de pales d’éoliennes atteignent 225 000 tonnes par an au niveau mondial selon Scottish Natural Heritage et le département spécialisé des systèmes industriels de l’Université d’Iowa USA (2016). Personne n’avait pensé à ce bilan carbone calamiteux.

En fait, les propriétaires ont hérité en pleine propriété des immenses socles en béton implantés dans leur terrain, sans les voir, et sans le savoir. De toutes façons, même si le démantèlement atteint son terme, ce qui est très aléatoire et hypothétique pour de nombreux cas, l’enlèvement du socle béton restera à leur charge, soit 250 000 euros par éolienne. Les baux de location signés par les promoteurs ne le disent pas, la plupart du temps. A la moindre pollution, ce coût sera multiplié par trois. Si le promoteur fait défaillance et disparait, comme malheureusement on le prévoit pour un certain nombre, l’intégralité du coût de démantèlement des éoliennes sera à la charge du propriétaire…et de ses enfants… car alors, il faudra débourser de 650 000 à 850 000 € par éolienne… pour garder son terrain !

VIAPL